Tai Chi Chuan ou Taiji Quan...? Il s'agit d'une unique et même discipline mais l'on préférera utiliser le second terme car il s'agit de la forme pinyin (forme romanisée du mandarin) du mot chinois 太極拳.
Le Taiji Quan est une boxe chinoise, non pas au sens sportif mais martial. Il fait donc partie de la famille du Gong Fu (Kung Fu, les arts martiaux chinois). Son origine demeure quelque peu incertaine, bien que l'ensemble
des spécialistes semblent s'accorder à dire qu'il aurait vu le jour à Chenjiagou (ou dans ses environs, le Mont Wudang n'est pas loin) dans la province du Henan à l'époque de Chen Wangting (1600-1680), membre de la 9eme génération
de la famille Chen.
Par la suite cet art martial s'est transmis exclusivement au sein de la famille Chen jusqu'au XIX° siècle. A cette période, un premier élève extérieur à la famille a reçu l'enseignement de Chen Changxing
(14eme génération), l'élève était Yang Luchan. Ce dernier enseignera par la suite à Pékin et de cet enseignement naîtra le style Yang.
De la même manière naitront les autres styles de Taiji Quan qui, bien que disposant de leurs propres spécifités, conserveront les fondements du Taiji Quan de la famille Chen.
On s'exerce au Taiji Quan, quel que soit le style, en veillant au maintien de 10 principes. Ceux-ci décrivent la stucture du corps et de l'esprit dans la pratique.
Les 10 principes du Taiji Quan, selon l'ouvrage "A la Source du Taiji Quan", par Maître Wang Xian et Maître Caudine Alain.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, il faut pratiquer lentement. L'esprit doit être à ce que le corps fait et on ne peut y parvenir dans la précipitation.
Après tout, apprend-t-on à courir avant d'apprendre à marcher?
Le
style Chen présente la particularité de comporter des spirales dans chaque mouvement et de fréquents Fajing, des sorties de force explosive. Ces deux points sont très présents dans l'école de Maître Wang Xian. De plus la lenteur
n'est pas figée et il existe des changements de rythme dans les enchainements de mouvements. Une fois le mouvement compris et le relâchement minimum nécessaire à son éxecution acquis, on peut s'y exercer bien plus rapidement pour éprouver
son fonctionnement. Avant de revenir à la lenteur, pour le perfectionner à nouveau.
"Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage."
Les formes sont des enchaînements codifiés de mouvements, elles sont à la fois des trames d'aprentissage et de travail des 10 principes, ainsi que des répertoires techniques de déplacements, saisies, déssaisies, frappes.
Chaque
forme est constituée d'un certain nombre de mouvements, il en existe de différentes longueurs (par exemple 8, 24, 26 ou 75 mouvements). Les formes peuvent être dites "lentes" comme Laojia Yi Lu ou "rapides" comme San Shou. Certaines
se pratiquent à mains nues et d'autres avec des armes.
La pratique des formes se compléte par le travail du Tui Shou, mains collantes. Le but de cet exercice est de développer la justesse de l'exécution du mouvement sur soi au contact d'un partenaire et de vérifier la bonne compréhension
des notions acquises dans les formes.
Il est dit que 30% de la pratique doivent être consacrés au Tui Shou
Le Taiji Quan se pratique également avec des armes: épée, sabre, lance et hallebarde. Chaque arme dispose d'une forme qui lui est propre. La pratique des armes apporte plus de profondeur à la pratique à mains nues et réciproquement.